Le grand saut

Le vide, immense. Absolu. Sans pitié. On peut appréhender le vide de différentes façons, on peut l’observer physiquement en se trouvant en hauteur et en regardant vers le bas, mais on peut aussi le ressentir à l’intérieur de soi. Je le sais car j’en fait actuellement l’expérience. J’avais déjà connu « des » vides : affectif, professionnel, temporel, mais jamais un vide aussi abyssal que celui que provoque la perte d’un être qui n’était pas seulement un être, mais aussi un monde. Perdre une maman, c’est perdre un monde – je l’ai lu quelque part récemment. Et c’est tellement vrai.

C’est perdre un monde d’objets accumulés, de mémoire, de savoir.

C’est perdre un héritage, ce qui fait que je suis la personne que je suis.

C’est perdre tout ce qu’elle a chéri, tout ce qu’elle a lu, écrit, chanté, aimé; c’est cela qui s’en va car elle n’est plus là pour en témoigner, pour chanter, pour manipuler, pour rédiger.

Mais c’est aussi un monde de souvenirs qui pourront vivre après elle, à travers nous.

Alors que faire quand on se retrouve face à ce vide ?

Au début, le vide fait peur; on n’a qu’une envie, c’est le combler d’amis, de rires, d’enfants, de gaieté. Pour un peu l’oublier.

Et puis on commence à le regarder de plus près, à l’apprivoiser. Il n’est peut-être pas si béant que cela, ce vide, et il contient tout un paysage, un paysage qu’on a pas envie d’effacer. Alors on regarde par dessus son épaule et magré le vertige, on s’en approche un tout petit peu.

Et après ? Je ne pense pas que le vide se comble jamais, je ne sais s’il s’apprivoise complètement. L’avenir nous le dira.

J’ai envie de partager tout cela quelque part, et Plum’s Pudding, après tout, c’est elle qui l’avait trouvé. Elle et sa passion pour la famille royale. Qui d’autre pouvait savoir que Plum Pudding était l’un des surnoms, mérité ou pas, attribué à Charles d’Angleterre ?  

A toi, Maman.

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