Être parent

Cinq mois, presque six. Que nous sommes devenus parents. On nous avait parlé de « lifechanger ». On nous avait dit que plus rien ne serait comme avant. Ah, les enfants. C’est super, mais fini la tranquillité. Et le sommeil ! Et… le temps ! Profitez-en, prenez du temps pour vous, faites des restos et lisez des livres, parce qu’après… finito. Mais sinon, c’est vraiment chouette, hein. 😅

J’ai toujours eu besoin de beaucoup de temps pour moi. Besoin de me détendre, souvent. De dormir, beaucoup. Alors tous ces témoignages ne m’ont clairement pas rassurée. J’ai appréhendé, presque plus que ne me suis réjouie, d’être maman. Je suis déjà vite dépassée par les évènements en temps normal, alors comment allais-je faire pour m’occuper à temps plein d’un petit être totalement dépendant de moi (et de son papa, fort heureusement) ?

Et puis lorsque le jour J est venu, et que nous avons été propulsés dans la vie de parents, les choses se sont faites si naturellement que j’en ai été -agréablement- surprise. En 3 jours, une armée de sages-femmes à nos côtés, on apprend toutes les bases – et on ressort de l’hôpital avec plus de nouvelles compétences qu’en 5 ans d’unif (j’exagère à peine). C’est comme ça que je l’ai vécu en tout cas, moi qui n’avais jamais manipulé un lange de ma vie à part celui d’une poupée lors d’une babyshower.

Se lever la nuit, ça pique la première fois. Mais c’est tellement différent du réveil à 3h du mat’ pour aller prendre un avion à l’horaire indécent. Les besoins de notre enfant deviennent les nôtres : on les comprend, on les assimile, ils font partie de nous. Et les grasses mat continuent d’exister, elles sont simplement plus fragmentées. Les siestes ne sont pas réservées aux enfants. Lire un livre ? Pourquoi pas, si l’autre prend le relais. Moins de temps à deux, en effet, mais quel bonheur d’être à trois. Tout ça pour dire que la vie n’est pas si différente. Le point positif d’un enfant né pendant le confinement : pas de tentations extérieures puisqu’il ne se passe rien. Je ne peux donc pas trop témoigner sur les dîners ou apéros refusés à contre cœur car notre fille était encore trop petite pour y être embarquée (chose qu’on fait maintenant allègrement).

Je ne vais pas vous mentir : les cheveux qui tombent en masse, les hormones et l’humeur en mode montagnes russes, les vomito sur les vêtements et les balades nocturnes car c’est la seule option restante font aussi partie du jeu. Mais c’est un jeu qui en vaut la chandelle, et vous vous rendrez vite compte qu’une ribambelle de sourires au réveil vous fait oublier la plus pourrie des nuits.

Finalement, ma peur de manquer de temps et de sommeil ne s’est matérialisée qu’avec la reprise du travail. En Belgique, les mamans ont droit à 3 mois de congé maternité. Je ne sais même pas si les dix jours accordés aux papas méritent d’être mentionnés. Le temps de rentrer à la maison, de prendre ses marques et de récupérer physiquement de l’accouchement, le premier mois est vite passé. Le deuxième voit arriver la vitesse de croisière, mais le troisième, déjà, l’adaptation à la crèche. C’est pourquoi j’avais fait le choix de prendre un congé parental d’un mois, qui s’ajoute au congé maternité, pour parvenir à un total de 4 mois. Il faut savoir qu’en période de congé parental, on ne touche que 750 euros par tranche de 4 semaines : l’idée de le prolonger encore a fait trembler mon compte en banque. C’est donc à 4 mois à peine que bébé commence la crèche, et que je retourne au bureau. Pas de bol, les nuits se compliquent à ce moment-là. Ah, le sommeil, vous verrez… en effet, je vois. Mais c’est uniquement à cause d’un système si peu adapté aux besoins des parents. Le manque de temps n’est pas lié à l’enfant mais plutôt au fait que tout ce qui dépasse le cadre du travail doit tenir en deux jours : courses, tâches administratives et ménagères, sport, culture, ah et au passage, observer son bébé se développer, aussi. Parce que c’est fou ce qu’ils changent vite, ces petits machins-là. La cadence est infernale, et le temps passe sans répit. Un bouton « pause » serait tellement bienvenu.

Être parent, c’est signer pour le meilleur et pour le pire et ne jamais pouvoir jeter le contrat. Mais c’est se découvrir une patience à toute épreuve, une capacité d’adaptation, ou toute autre qualité insoupçonnée. C’est mieux se connaitre soi-même tout en apprenant à connaître l’autre. Mettre ses limites, faire à sa sauce, tenir tête à ceux qui croient mieux savoir. Faire de son mieux, quoi qu’il arrive. Quelle aventure.

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