Idées en vrac

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui c’est un lundi presque au soleil, autrement dit un jour férié dans nos contrées souvent trop peu ensoleillées – je vois cependant un petit rayon percer les nuages. Il y a de l’espoir. Me voilà devant mon clavier, prête à reprendre ce que je n’ai que trop négligé ces derniers temps. Mais n’est pas ce que je dis à chaque fois car je me retrouve si peu derrière ce clavier à faire ce que je passe ma vie à dire et à penser que je devrais faire : écrire. 

Pourquoi n’écris-je pas ? Cette question me hante autant que le nombre de réponses que je peux lui trouver. Manque de temps. Manque de volonté. Manque d’inspiration. Et pourtant dès que j’y mets un peu du mien, j’ai milles idées en tête – c’est bien malheureux qu’elles restent au rang d’idées, et de plus dans une seule tête car une idée ne prend-elle pas vie que lorsqu’elle est partagée ?

Récemment j’ai donc eu pas mal d’idées de choses à écrire. Un article sur le thème de la collection, au titre évocateur de « pourquoi collectionne-t-on ? » qui m’est venu en tombant sur un nombre incalculable de timbres et de pièces de monnaie, pieusement récoltés durant des années par mon père. Quand on se retrouve héritier de collections initiées par d’autres personnes, on ne peut que se sentir tout à fait illégitime en tant que propriétaire de ces vestiges dont on ignore souvent même souvent le pourquoi du commencement de cette passion. Ce qui me questionne surtout, est de savoir quoi en faire. Je pense qu’un collectionneur, même sans savoir vraiment pourquoi – car, qu’est-ce que de plus impersonnel qu’un timbre ? – est fondamentalement attaché au bénéfice de ses années de collecte minutieuse, simplement car il s’est pris au jeu de l’accumulation. Mais pour l’héritier, que cela représente-t-il à part potentiellement, une somme d’argent plus ou moins charnue si par chance la collection se révélait assez rare pour être monétisée ? En fait, rien. Ces timbres et ces pièces ne représentent absolument rien pour moi mais lorsque je pense à m’en défaire, une once de culpabilité vient s’infiltrer dans ma démarche. Tout ce travail, réalisé par mon père, n’aurait donc servi à rien car j’éparpillerais tout ce qu’il a passé du temps à regrouper. Mon seul salut serait de faire plaisir à un autre collectionneur, mais celui-ci va ensuite placer ses héritiers devant le même dilemme, à moins de leur avoir transmis la même vocation. Finalement, la question est donc « pourquoi collectionner quand on sait que notre propre fin réduira à néant le sens de cette collection? ». On peut d’ailleurs élargir la question à toute accumulation d’objets durant une vie. Pourquoi accumuler quand on sait que toute chose matérielle nous survivra à moins d’être détruite ? Pourquoi ramener ces souvenirs de vacances quand les seules personnes à qui ils évoquent réellement un souvenir, c’est nous-mêmes ? Tout cela m’a en tout cas, donnée très envie de devenir plus minimaliste dans mes achats et dans mes choix. Garder des photos, des jouets qui serviront de générations en générations, des vêtements qui en valent la peine et dont la qualité garantira la longévité et bien sûr, toute forme d’art car l’oeuvre d’art est la plus belle et censée des transmissions – mais toute autre accumulation n’est-elle pas inutile ? Une idée à creuser.

Parmi les autres idées, on retrouve une critique littéraire d’un roman terminé hier matin et dont la lecture de la dernière page m’a réellement mise en joie malgré une fin plutôt tragique. Le roman en question : Un sang d’aquarelle de François Sagan. Et pourquoi cette lecture m’a autant fait plaisir : car l’écriture de Sagan – je viens de la découvrir car évidemment, quand je parlais d’oeuvre d’art à transmettre, j’y incluais les livres et je trouve de petites pépites dans la bibliothèque des mes parents – l’écriture de Sagan donc, est simplement sublime. Légère, envolée mais riche et précise, Sagan m’a rappelé combien certaines personnes étaient douées pour la littérature et cela m’a peut-être, un peu bêtement, réconciliée avec la nature humaine qui a tendance a m’effrayer voire me déprimer vu l’actualité récente – guerre, harcèlement scolaire, bêtise humaine sur les réseaux sociaux et j’en passe. La littérature peut sauver des vies, j’en suis convaincue. Tout cela m’a donc donné envie d’écrire mon ressenti plus amplement sur ce livre; affaire à suivre.

Je termine car la vie m’attend – à propos de quelque chose qui me trotte dans la tête depuis un moment, toujours au sujet d’écriture, mais dans un projet plus vaste et ambitieux, et qui est la préparation et proposition d’ateliers d’écriture. Je ne sais simplement pas vraiment par où commencer, et ne suis pas certaine qu’il y a une demande assez importante pour que ce soit rentable, mais comme je le disais plus haut, je pense que la littérature peut sauver et j’aimerais contribuer à sa démocratisation. Des petits ateliers sans prétention où la créativité pourrait s’exercer à prix démocratique et dans un cadre agréable – who’s in? 

Pour conclure, des idées j’en ai tous les jours, mais je les mets très difficilement en exécution. Les écrire me permet d’y voir plus clair, j’aimerais donc faire cet exercice plus souvent. Et puis il y a la vie qui rattrape, le boulot qui paye les factures et doit être exécuté, la famille qui mérite une attention toute particulière, les valises qui doivent être préparées. Jongler avec tout ça et essayer d’en faire quelque chose d’heureux : ça, c’est une idée qui en vaut vraiment la peine. 

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